Travailler sur les émotions liées au pardon
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7 octobre 2023
Bonjour à tous,
Si l'on se souvient que les offenses sont des blessures commises à l'encontre d'une personne et que les péchés sont commis à l'encontre de Dieu, cela signifie que la lutte pour pardonner est double :
Tout d'abord, nous devons prendre la décision de pardonner leur culpabilité envers nous, car Jésus a dit : "Alors que vous êtes en train de prier, pardonnez". Cela signifie que le pardon est une décision, et non une émotion. Cette décision libère la personne de sa culpabilité envers nous, mais ne la libère pas de sa culpabilité devant Dieu ni de la blessure qu'elle a infligée.
Comme l'a démontré Paul
Lorsqu'il dit d'Alexandre le forgeron : "Dieu le traitera selon ce qu'il a fait", cela montre qu'il y a des gens à qui vous pardonnez leur culpabilité envers vous (offense), mais que vous voulez que le Seigneur traite avec eux pour leur culpabilité devant Lui et le tort qu'ils vous ont causé.
Regardez cet exemple tiré de l'Apocalypse 6: 9-11, où l'apôtre Jean voit dans le ciel des milliers de personnes qui ont été assassinées pour leur foi en Christ: " Ils crièrent d'une voix forte, en disant: Jusques à quand, Maître saint et véritable, tarde-tu à juger, et à tirer vengeance de notre sang sur les habitants de la terre? "
Ces chrétiens sont déjà au ciel, et ils veulent toujours que les personnes qui les ont assassinées soient traduites en justice. Ce n'est pas de refuser de pardonner, c'est une attente de responsabilité pour leurs actes, ce qui est juste et légitime.
Notre choix
Lorsqu’Etienne a été lapidé à la fin d'Actes 7, il a demandé au Seigneur de ne pas tenir ceux qui l'ont tué pour responsables de ce péché. Lorsque Jésus était sur la croix, il a demandé au Père de ne pas tenir pour responsables les hommes qui l'ont crucifié, car ils ne se rendaient pas compte de ce qui se passait véritablement.
Il se peut que certains d'entre vous demandent la même chose - Seigneur, ne leur impute pas ce péché. Mais il peut y en avoir d'autres, comme Alexandre le forgeron ou, comme Paul ou les martyrs du ciel : Le Seigneur les traitera en fonction de ce qu'ils ont fait ou demander dans combien de temps Il les jugera.
Quel que soit votre choix, vous devez toujours prendre la décision de pardonner. "Pardonnez-nous nos offenses comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés. "En priant, pardonnez, si vous avez quelque chose à reprocher à quelqu'un. (Luc 11:4, Marc 11:25-26) Cela déculpabilise mais ne résout pas le problème. Pour certaines personnes, nous voulons que Dieu traite avec eux de la blessure qu'ils nous ont infligée et de leur culpabilité devant Lui.
Prenez la décision de pardonner. Mais il faudra peut-être des années, voire des décennies, pour réparer la blessure qu'ils ont causée. Vos émotions sont blessées par ce qu'ils ont fait. Le fait d'être en colère ou de se sentir blessé n'est pas un signe que vous n'avez pas pardonné, car le pardon est une décision.
C'est ainsi que l'on s'en sort
J'avais 12 ans dans 3 mois lorsque mon père nous a fait asseoir, nous les quatre enfants, et nous a annoncé que maman et lui allaient divorcer. Ne sachant pas ce que cela signifiait, ma sœur de 5 ans a dit qu'elle ne comprenait pas. Il a dit : "Je divorce de votre mère, et je divorce de vous, les enfants. Je ne serai pas là pour Noël, ni pour les vacances, ni pour les anniversaires, ni pour les matchs de football, ni pour les activités scolaires." Il n'essayait pas d'être méchant, mais en 1969 et dans notre monde, aucun d'entre nous ne connaissait quelqu'un de divorcé. Il était tout simplement direct.
J'étais l'aîné, à presque 12 ans, puis nous étions 10, 7 et 5, et j'avais constaté une distance croissante entre eux deux depuis un an environ, mais je ne savais pas ce que cela signifiait. Il s'est avéré que mon père a épousé une femme qui avait deux enfants à elle, à condition qu'il élève ses deux enfants comme les siens et qu'il n'ait rien à voir avec ses quatre propres enfants. La plupart du temps, il a tenu parole.
Avec mon frère cadet, nous avons comptabilisé les promesses non tenues, jusqu'à 23 environ, avant de perdre le compte : "Tiens-toi prêt après l'école, je passerai t'emmener manger une glace" ou "Cherche-moi, je serai à ton match aujourd'hui", etc. Il n'a pas tenu une seule de ses promesses.
Je suis reconnaissante à mon Père céleste d'avoir fourni plusieurs pères d'amis de mon âge qui m'ont fait participer à leurs événements familiaux. Mais pendant tout ce temps, j'étais à la recherche d'un père. Avec le divorce, j'ai abandonné, entre 12 et 16 ans, tout ce que je faisais. J'ai abandonné les cours d'art, la natation, les scouts, les cours de plongée sous-marine, les cours de pilotage, j'ai raté le premier semestre d'algèbre de la classe de troisième - je m'en fichais. Lorsque j'ai cru au Seigneur à l'âge de 16 ans et que j'ai appris à Le connaître, Lui et le Père, mon apathie à l'égard de l'école et de la vie a disparu en un instant.
Lorsque j'ai su conduire (Note Du Trad. : aux USA, à 16 ans), mon père avait une règle. La règle était que lorsque nous nous rencontrions pour parler de l'université et du divorce, je ne pouvais le rencontrer secrètement qu'à son bureau. Je devais me garer à l'arrière et entrer par l'entrée arrière réservée aux employés.
Il commençait et terminait chaque rencontre en disant ceci : "N'oubliez pas que ____ (sa femme) ne doit jamais être au courant de cette rencontre. Si elle l'apprend, je le nierai, c'est donc entre nous." J'ai partagé le Seigneur avec lui presque à chaque réunion, mais il avait une réponse pour expliquer pourquoi il ne croyait pas.
C'est un fardeau horrible pour un jeune de 16 ans de rencontrer son père en secret, mais le Père m'a aidé. Malgré ces conditions, j'ai pris la décision de pardonner à mon père pour tout à l'âge de 16 ans. J'ai vu ma mère se battre pour payer les factures. J'ai vu notre prêtre lui donner discrètement de l'argent ou payer tranquillement nos factures d'électricité de temps en temps. Mais je ramenais mes pensées et mes émotions à ma décision.
Comment j'ai surmonté mes émotions
Entre son départ, quand j'avais presque 12 ans, et le moment où j'ai cru au Seigneur, il s'est écoulé 4 ans, soit, à ce moment-là, 1/3 à 1/4 de ma jeune vie. Pour moi, papa avait été un père formidable. Il m'a appris à serrer des mains, à cirer mes chaussures, à gérer l'argent (le peu qu'il y avait pour un enfant dans les années 1960), les bonnes manières quand on est invité chez quelqu'un, et comment parler aux adultes.
Il me préparait à reprendre l'entreprise familiale ou à réussir dans les affaires. Il m'a également appris à naviguer, me confiant à l'âge de 8 ans un Sunfish (petit voilier) sur le lac où se trouvait notre chalet d'été. Il m'a appris à manier un couteau de poche, des outils de base, etc. Il m'a appris que si l'on emprunte quelque chose, il faut toujours le rendre dans un état au moins aussi bon que celui dans lequel on l'a reçu. Il m'a appris à laisser un camping ou une chambre de motel en aussi bon état, voire en meilleur état, que lorsque vous l'avez trouvé. Lorsque nous faisions du camping et qu'il était temps de rentrer à la maison, il m'a appris à parcourir tout le camping pour ramasser les déchets, même s'ils n'étaient pas les nôtres - laissez-les en meilleur état que lorsque vous les avez trouvés. C'est ce que je fais encore aujourd'hui.
Pour moi, c'était un père formidable qui avait tout gâché.
À l'époque, je ne comprenais pas les problèmes des adultes, alors une fois que j'avais pris la décision de pardonner, Dieu le Père me rappelait des événements de mon enfance, bons ou mauvais, et pour chacun d'entre eux, je savais qu'il fallait dire "Je pardonne". Soit pour le mal qu'il avait causé par des punitions excessives, soit pour la perte des bons moments comme je l'ai décrit plus haut : "Je pardonne".
Le travail sur toutes ces émotions a duré 10 ans. J'avais un moment de calme et un souvenir remontait à la surface : "Je pardonne". Parfois, l'un de mes frères et sœurs évoquait un incident dont il se souvenait, et la vieille colère refaisait surface en moi. Après avoir donné raison à mon frère ou à ma sœur, je me calmais, revenais à ma décision initiale de pardonner et, même si je n'en avais pas envie, je marmonnais à voix haute : "Je pardonne".
J'avais 26 ans, j'étais marié, j'avais deux garçons et nous attendions …
La dernière chose pour laquelle j'étais encore en colère a refait surface. J'étais en colère parce que mes années d'adolescence avec mon père étaient manquantes. Elles ne pourraient jamais m'être rendues. Il m'avait volé ces années par sa décision. J'étais en colère.
Je me souviens très bien du moment où j'ai fait la paix avec cette colère. J'étais dans notre maison, je regardais les enfants, le chien et ma femme qui préparait le dîner pendant que je faisais le ménage, et j'ai réalisé que j'avais une belle vie et des choses que mon père avait choisi d'abandonner - une famille formidable qui s'aimait et qui était dans le Seigneur. Tout à coup, je me suis senti bien et en paix avec mes années d'adolescence manquantes.
J'ai eu l'impression qu'un poids avait été enlevé de mes émotions. Tous les souvenirs sont restés, mais il n'y a plus de douleur. J'ai appris que c'est ainsi que je sais, et que toute personne lisant ceci peut savoir qu'elle est guérie - les souvenirs demeurent, mais il n'y a plus de douleur associée.
La chose suivante qui s'est produite m'a choqué. Immédiatement après cette révélation, le Père a fait irruption dans mes pensées et m'a dit : "Appelle ton père et demande-lui de te pardonner". J'étais choqué. Je savais que je lui avais dit et même écrit des choses quand j'étais adolescent, comme n'importe quel adolescent en colère peut le faire. Mais je ne lui avais pas parlé depuis six ans. Il ne voulait pas avoir de contact avec nous et j'ai respecté sa volonté. Mais j'ai passé cet appel :
"Hé papa, c'est John, comment ça va ?" "Bien." "Papa, je dois te demander de me pardonner pour tout ce que je t'ai dit ou fait. (Silence pendant plusieurs secondes) "Papa, tu le fais ?" (Court silence.) "Très bien." "Oui, tu me pardonnes ! Merci ! J'espère que vous et ____ passerez un joyeux Noël." "Très bien." "Au revoir papa." (Click) C'est la conversation dont je me souviens le mieux. Il a dit "Très bien" deux ou trois fois et c'est tout ce qu'il a dit. Mais c'était suffisant.
J'avais bouclé la boucle, pour ainsi dire. J'avais pris la décision de pardonner. En outre, j'avais demandé au Père de lui pardonner le divorce en ce qui me concernait (c'est mon pouvoir, mais je n'ai pas le pouvoir de le demander au nom de mes frères et sœurs, c'est leur choix). Et j'ai fait ce que j'ai pu pour réparer horizontalement l'offense que j'avais commise à son égard.
Bien que nous ne nous soyons pas parlé depuis des décennies,
Mon père pourrait m'appeler aujourd'hui et nous repartirions à zéro sans la moindre trace de colère ou de ressentiment dans mon cœur - dans mon cœur, nous sommes revenus à cette simple relation père-fils que nous avions lorsque j'avais 8 ou 10 ans.
C'est ainsi que j'ai travaillé sur le processus de pardon. Il m'a fallu dix ans pour que chaque souvenir qui surgissait me ramène à ma décision initiale de pardonner, alors que j'avais 16 ans, mais j'y suis parvenu. Très souvent, les chrétiens pensent que c'est le diable qui fait remonter de vieux souvenirs pour les tourmenter.
Cela peut être le cas, mais d'après mon expérience, si vous cherchez, vous découvrirez que très souvent, c'est en fait Dieu le Père qui vous rappelle ces souvenirs afin que vous puissiez soumettre ces émotions et cette injustice que vous ressentez à l'obéissance de Christ. En les ramenant à votre décision initiale de pardonner.
C'est ainsi que cela fonctionne... J'espère que cela a été une bénédiction. Nouveau sujet la semaine prochaine. D'ici là, bénédictions,
John Fenn
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