Les questions que l'on me pose :
5ème partie
Femme dans l’église et ministère ? 1/2
Pensées Hebdomadaires, 19 juin 2021
Bonjour à tous,
Voici une question très fréquente que je reçois, alors commençons par poser les bases scripturaires.
La fondation
Dans Galates 3: 28, Paul dit ceci : "Il n'y a ni Juif ni Grec, il n'y a ni esclave ni homme libre, il n'y a ni homme ni femme : vous êtes tous un en Christ Jésus."
En Christ, il n'y a ni race, ni statut social, ni genre qui nous différencie, car nous sommes tous un en Christ Jésus car cela se situe au niveau de notre homme-esprit. La puissance de Dieu est basée sur notre homme spirituel, né de l'Esprit du Père. Au niveau de notre esprit, nous sommes égaux et un en Christ.
Mais cette égalité dans notre esprit est logée dans notre corps humain qui vit dans le domaine naturel où les gens sont jugés en fonction de leur sexe, de leur race et de leur niveau socio-économique. La question est donc la suivante : Comment gérons-nous l'égalité en Christ dans notre esprit alors que nous vivons dans des sociétés qui ne reconnaissent pas l'égalité de genre, de race ou de statut socio-économique ?
La grande question à laquelle était confrontée l'église primitive, comme elle l'est encore aujourd'hui, est de savoir jusqu'où nous devons aller dans notre liberté en Christ, si elle va à l'encontre de la culture et des coutumes locales. Parce que la liberté et l'égalité en Christ sont vraies, faisons-nous étalage de notre liberté devant les autres ? Ou bien nous abstenons-nous de partager notre liberté pour suivre les coutumes locales qui entravent cette liberté à un degré ou à un autre ?
Avant de répondre à cette question, voyons comment Paul a trouvé un équilibre entre la vérité spirituelle de l'égalité d’avec les coutumes et la culture locales.
Les femmes dans la vie de Paul
Reconnaissant qu'il n'y a ni race, ni statut social, ni genre en Christ, Paul vivait cela de cette manière dans son ministère. En Romains 16 : 2, Paul salue une femme nommée Phoebé de Cenchrées (une ville proche de Corinthe) qu'il appelle diaconesse dans l'église de cette ville. En 16: 7, il écrit ceci à propos d'un mari et d'une femme : "Saluez Andronicus et Junias.... qui sont considérés parmi les apôtres, et qui étaient aussi en Christ avant moi."
(Junia* était une femme apôtre bien connue en dehors de Romains 16:7. Jean Chrysostome, dans les années 300 de notre ère, a écrit à quel point elle était connue à son époque).
Dans Actes 21:9, les quatre filles de Philippe sont reconnues comme prophètes, et Lydia, une femme célibataire à cette époque, était l'hôtesse et la dirigeante de l'église de Philippes. Mon but ici n'est pas de documenter complètement cette vérité qu'en Christ, Paul considérait les hommes et les femmes, la race et le statut social égaux, mais de partager juste assez pour donner un aperçu de la pratique de l'église primitive.
L'exemple le plus connu est sans doute celui de Priscille et d'Aquilas, le couple de dirigeants et d'hôtes de l'église (de maison) de Rome, puis d'Ephèse. La tradition dit qu'Aquilas était l'un des 70 premiers disciples mentionnés comme ayant été envoyés par Jésus dans Luc 10:1, et ces 70, dit la tradition, étaient parmi les 120 dans la chambre haute à la Pentecôte. Priscille est mentionnée en premier 4 des 6 fois où Paul parle d'eux, ce qui indique grammaticalement qu'elle était la principale oratrice.
Le fait d'avoir une femme apôtre, une femme "diacre" et des enseignantes réputées n'est pas une exception à la règle, car en Colossiens 4:15, Paul salue une femme nommée Nympha* : " Salutations à tous les frères de Laodicée, à Nympha* et à l'église qui s'assemble dans sa maison. " Le "elle" a été remplacé par un "il" dans la version anglophone de la Bible KJV parce qu'ils n'étaient pas d'accord avec les femmes dans le leadership à l'époque où la King James Version a été publiée.
*NDT : Masculin : Junias, Nymphas. Féminin : Junia, Nympha. Le 's' a été rajouté au fil des siècles.
Les femmes étaient connues comme évêques et dans tous les autres rôles de direction, comme on peut le voir sur les pierres tombales, les artefacts archéologiques découverts, ainsi que dans l'histoire de l'église. Lorsque l'église a quitté les maisons au milieu des années 300 et surtout dans les années 400, les hommes ont pris le relais dans la structure de l'auditorium et ont relégué les femmes à des rôles moins importants, voire inexistants.
Paul a écrit ses lettres aux hommes et aux femmes ensemble
Paul a écrit ses lettres à toute l'église, hommes et femmes ensemble, sur un pied d'égalité :
-"A tous ceux qui sont à Rome, bien-aimés de Dieu, appelés à être saints..." Romains 1: 7
-"À l'Église de Dieu à Corinthe, à ceux qui sont sanctifiés dans le Christ, appelés à être des saints..." 1 Corinthiens 1: 2
-"À l'Église de Dieu à Corinthe, avec tous les saints..." 2 Corinthiens 1:1
-"Aux églises de Galatie..." Galates 1: 2
-"...aux saints d'Éphèse, aux fidèles en Jésus-Christ..." Éphésiens 1: 1
Cette liste est suffisante pour comprendre que Paul écrivait à la fois aux hommes et aux femmes. Ceci est soutenu par des preuves internes dans ses lettres également.
Par exemple, dans 1 Corinthiens 14: 26, Paul écrit ceci (traduit de l’anglais) :
"Comment se passe-t-il, frères, lorsque vous vous réunissez ? Chacun de vous a un psaume, une révélation, un enseignement, des langues et une interprétation. Que tout se fasse avec décence et dans l'ordre."
Chacun d'entre vous. Participer, partager une révélation, partager quelque chose d'appris, se mouvoir dans les dons de l'Esprit. Au cas où cela ne serait pas clair, le mot "frères" peut signifier simplement des hommes, mais dans l'usage général, il se réfère aux hommes et aux femmes ensemble, de la même manière que nous pourrions dire ‘vous les gars*’ mais en incluant les hommes et les femmes ensemble.
Un exemple serait sa conclusion dans Galates 6:18 : "Frères, que la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ soit avec votre esprit. Amen." Il a commencé en adressant sa lettre aux églises de Galatie, et il termine de la même manière inclusive.
*NDT : En français, Il y a un chant de scouts/éclaireurs qui dit : allez les gars réveillez-vous, il va falloir en mettre un coup, allez les gars réveillez-vous on va au bout du monde.
Mais la société ne le voit pas de cette façon
Voici le principe qui est utile dans de nombreux domaines de la vie. Bien que les hommes et les femmes soient un en Christ, nous vivons dans des sociétés et des cultures qui voient BIEN des différences. Les cultures dans lesquelles nous vivons ne reconnaissent pas l'égalité entre sexes, races ou statut social. Nous devons donc vivre parmi eux avec cette connaissance plus élevée. C'est pourquoi, dans le ministère et au sein de l'Église, Paul a permis aux hommes et aux femmes de fonctionner de manière égale, mais lorsqu'il s'agissait de vivre dans une culture qui n'avait pas cette connaissance plus élevée, Paul conseillait la prudence et l'adhésion aux coutumes et traditions locales.
Une fois que nous savons que les hommes et les femmes sont égaux en Christ, comment cela fonctionne-t-il dans le mariage ? Paul s'en remet à l'ordre de la création, selon lequel Adam a été créé en premier, puis Eve. Par conséquent, bien qu'égal, le mari est le chef spirituel de l'union, étant entendu qu'il doit donner sa vie pour sa femme, comme Christ l'a fait pour l'église. Bien que cela puisse signifier littéralement donner sa vie si on l'appelle à le faire, dans la vie quotidienne cela signifie l'honorer, honorer son opinion comme égale à la sienne, et la traiter comme un en Christ. C'est une égalité qui passe par le fait de se servir et de s'honorer mutuellement comme dans Éphésiens 5:21 : "Soumettez-vous les uns aux autres."
J'ajouterai ceci : La soumission est une condition du cœur, l'obéissance est une action. Un mari ou une femme peuvent être obéissants l'un envers l'autre sans être dans la soumission, ou peuvent être soumis mais pas dans l'obéissance. Le meilleur cas est celui où ils sont mutuellement soumis dans leur cœur, et où tous deux obéissent aux directives du Seigneur dans leur union. Paul dit aux maris et aux femmes d'être soumis les uns aux autres, mais il ne dit pas de s'obéir les uns aux autres. Cependant, il dit aux enfants et aux "employés" d'obéir à leurs parents et à leurs patrons.
Et c'est ainsi que nous nous arrêtons pour aujourd'hui. La semaine prochaine, nous aborderons les questions du voile, des femmes à qui l'on dit de " demander à leurs maris à la maison ", de tresser les cheveux et de l'enseignement. D'ici là, bénédictions,
John Fenn
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