John Fenn, Guérir une blessure morale -
2ème partie /4, Faire le deuil de ma blessure,
Pensées Hebdomadaires 21 mars 2020
Bonjour à tous,
Il est rare que je partage mes réflexions hebdomadaires sur le même sujet que la ‘série d'enseignement mensuel’, mais le préjudice moral est si répandu dans l'église, sans être abordé, que j'ai pensé que ce serait utile. L'enseignement audio, permet d'approfondir certains points, mais ces Pensées Hebdomadaires sur le sujet couvriront quelques solides éléments.
Là encore, une blessure morale est une atteinte au cadre du bien et du mal que nous possédons intérieurement. Ce cadre est la façon dont nous nous considérons, dont nous interagissons avec le monde et les gens, et dont nous formons notre vision du monde. Lorsque ce tissu moral de notre être est violé par quelqu'un ou quelque chose en qui nous avons confiance ou en quoi nous croyons, notre monde s'effondre dans la confusion et un sentiment d’exclusion ou de ne pas savoir qui nous sommes.
Lorsque nous devenons chrétiens, nous lions ce que nous pensons être le cadre moral de Dieu au nôtre, de sorte que lorsque nous recevons une blessure morale, nous avons le sentiment que Dieu nous a laissé tomber ou qu'Il a, d'une certaine manière, un rôle là-dedans. Cela signifie que des millions de personnes aiment Jésus, ne connaissent pas le Père et, plus que cela, ne Lui font pas confiance.
Un pasteur populaire d'une méga église est mort alors qu'il était encore un jeune homme, et lors de son service commémoratif, un célèbre professeur de télévision a pris la parole. Au grand dégoût des milliers de personnes rassemblées dont la veuve et les enfants du pasteur, le professeur de Bible les a réprimandés pour avoir ressenti de la peine pour la perte de leur pasteur, mari et père. Il a dit qu'ils devraient tous se réjouir de son retour au pays et qu'il n'est pas conforme aux Écritures de se sentir triste de la mort d'un chrétien.
En plus de mettre en colère des milliers de personnes, ce qu'il a dit reflète en grande partie l'approche culturelle de l'église à l'égard de la véritable angoisse de l'âme - regardons tous vers le ciel car si nous ne pouvons pas imposer les mains pour la guérir, si nous ne pouvons pas la chasser, si nous ne pouvons pas donner de l'argent pour la réparer, attendons d’être au ciel où tout sera arrangé. Ne nous occupons pas des vrais problèmes.
Que fait une personne pour reconstruire son tissu moral lorsqu'une personne ou une autorité de confiance a commis un grand acte de trahison contre tout ce qu'elle savait être juste ?
Première étape vers la guérison : Vivre sa peine, faire son deuil, compter les dommages causés, prendre le temps de ressentir :
La Bible enseigne la pratique consistant à reconnaître la perte ou la blessure d'une personne touchant l'âme ou le tissu moral de notre être. Elle nous apprend à embrasser le sentiment de la perte, en prenant le temps de faire son deuil, de pleurer et de prendre en compte une perte ou une blessure de l'âme.
Romains 12:15 nous dit de nous réjouir avec ceux qui se réjouissent, et de pleurer avec ceux qui pleurent.
Genèse 23:2 nous dit qu'Abraham a été affligé et a pleuré la mort de Sarah.
Genèse 50:2-4 dit que lorsque Jacob (Israël) mourût, sa famille porta le deuil pendant 40 jours, et les Egyptiens pendant 70 jours.
Mais c'est Ezéchiel 2:10 qui nous donne un cadre pour le deuil : "Et il l'étendit devant moi (le rouleau) ; et il fut écrit devant et derrière, rempli de paroles de lamentation, de deuil et de malheur…"
La blessure morale qui fut écrite pour Ézéchiel était la destruction de Jérusalem par les Babyloniens, et la déportation de milliers de Juifs qui furent réinstallés à Babylone. L'armée de Nabuchodonosor était venue en trois vagues d'attaque sur plusieurs mois, chaque attaque emportant des personnes et des biens, ainsi que le mobilier et le contenu du temple et de ses entrepôts.
La structure morale des citoyens juifs bons et justes avait été détruite. Tout ce qu'ils pensaient de Dieu - qu'Il les protégerait et s’occuperait d’eux - était brisé. Oui, il avait été prophétisé que cela arriverait si la nation dans son ensemble ne se repentait pas, mais pour les justes qui gardaient encore espoir, leur vie était brisée.
Dieu présenta à Ezéchiel un parchemin écrit au recto et au verso de tout ce qui devait être pleuré. Il y a de la valeur à accepter et à compter les blessures de nos âmes. Non pas dans le but de s'y attarder, mais plutôt pour reconnaître la blessure, la violation, la perte. Il est utile de s'approprier le fait que "cela" m'est arrivé.
Une blessure morale, c'est comme si une partie de soi-même était morte à l'intérieur. Une partie innocente. Une bonne partie. Une partie qui croyait au meilleur et espérait la protection de Dieu. Mais Il m’a laissé tomber comme je le ressens maintenant. Approprie-toi cela. Reconnais cela. La foi est autorisée à défier Dieu, à raisonner avec Lui, à demander pourquoi ceci ou cela s'est produit. La foi et la transparence vont de pair. Soyez vrais. Ce n'est pas seulement la perte de l'innocence ou le sentiment d'être sale à l'intérieur, ni même la violation brutale de tout ce qui était vu comme bien et mal. C'est la mort d'une partie de votre âme. Dieu l'a écrit pour Ézéchiel afin qu'il puisse le voir et le ressentir. Il a dit à Ézéchiel de manger le parchemin et il était amer. Dieu le Père connaît l'amertume dans l'âme que cause une blessure morale et Il ne veut pas que nous la balayions sous le tapis, cachée à la vue comme si cela n'était jamais arrivé.
Ecrivez-le
Nous avons dans la Bible un livre intitulé "Lamentations" que Jérémie a écrit sur exactement la même chose qu'Ezéchiel, car il a ressenti la même blessure à sa structure morale. Ce sont des œuvres de deuil, de compter le coût, de détail de la confusion, de la douleur, de la perte ressentie dans leur cœur.
L'écrire est sain s'il est fait de la bonne façon. Dieu dit de s'en occuper, de se l'approprier, de faire l'inventaire de ses pertes et de ses blessures. Mais ne vivez pas là. Quarante jours ont été alloués à Israël pour pleurer Moïse, puis ils sont revenus à la vie. Il y a un temps pour pleurer, un temps pour s'abstenir de pleurer.
Aujourd'hui, nous appelons "journal" ce que Dieu a fait pour Ézéchiel. Autrefois, les journaux intimes étaient populaires, où chaque blessure et chaque angoisse, chaque victoire et chaque défaite pouvaient être exprimées en toute confiance. Le mot "lamentation" est utilisé pour décrire un chant de lamentations, souvent accompagné de frappement de la poitrine, dans une profonde douleur et un profond chagrin.
Lamentations 1:1 amorcent le processus de deuil, de prise de conscience par Jérémie de sa perte: « Comment ! Elle est assise solitaire, cette ville si peuplée… ! » Cela donne le ton de tout le livre des Lamentations, mais ce journal de Lamentation commence ensuite à tisser la fidélité Dieu et l'espérance en Lui, avec des expressions de lamentations. Il prend un virage.
La clé est de ne pas rester en deuil, de ne pas se concentrer sur cette liste de malheurs, ces blessures que vous avez écrites. Dans le Psaume 56:9, David se souvient de toute la souffrance, de toute l'atteinte à son cadre moral qu'il s'est infligée à lui-même ou qui vint sur lui, en déclarant et en demandant : « Recueille mes larmes dans ton outre : ne sont-elles pas inscrites (aussi) dans ton livre ? »
Le Seigneur a consigné tout ce que vous avez souffert, et toutes les larmes que vous avez versées en conséquence. Ecrivez-le, mais sachez que Lui aussi l'a écrit, et que cette connaissance nous aide à nous détourner des dangers que représente le fait de s'attarder sur la destruction de notre cadre moral. En fin de compte, il y A justice. Je reprendrai la semaine prochaine, en attendant, bénédictions,
John Fenn
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